Masangeles

2008
Polvo nuestro que estas en los cielos

118 min. 2008 VO espanol, ST English and French dubbed version in Italian
Director Statement
English The story is about seven years in the life of an epic-neurotic family of high middle class, in Uruguay. A special period of ideals, polemics, revolutionary struggles. A time of questions and frustrations, which reaches the day of the military coup, in 1973. Across ten characters, we will deal with the moral obligation of the individual about understanding completely his period and his role in it, and the powerless to solve the problems of the social environment. They all are guilty, they all are responsible. They all behave as if they are not. They all are, basically, desperate. Masángeles will be the witness character, in this particular world where every individual is mistaken, fighting for their own epic, in their own loneliness. The own morphology in three floors of the double house where they live together, whose continuous changes become also visible in it general appearance, is going to allow the simultaneously of events, ideologies, religions, conflicts, contrasts. Departure point for the style we are proposing here. In fact, the absurd situations generated by the elements of each character, and the contrasts between them, taken to the maximum of themselves, in a tragic environment for the country, will allow us to approach a particular kind of humor. The film will be constantly in the edge between tragedy and comedy, between realistic and surrealistic dialogues and situations. The attention will be focused from the most important events up to the small things that surround them, part of the life itself. All the tools of the language will be used in order to create this style: - rhythm will be very quickly because of the special madness of the characters, always moving for the house at the same time. - sequence shots will be used to show this simultaneously of contrasted situations. Helped by the depth of field. This will be used specially inside the big scenes with a lot of characters. -the exterior shots of the house, where we could also use the panoramic shots to go from a place to another one, will allow us to see different places in a little time, and the sickly growth of the house’s parts, up to be unifying by Aurora's caprice. - lenses will be changed, from extremely to centrals, according to the needs of the situation. If we want to exaggerate the grotesque side needed by some scenes, we will use extreme lenses. But if we want to come back into the realism necessary for the own balance of this style, we will use central lenses. - vertical relations of the main set, will allow us to use high and low angles - hand held camera will be used in the most dizzy moments. -sets and wardrobes will be very colorful, as the characters themselves. -a very rich and contrasted sound track will increase the possibilities of humor and emotion. - music of modern tango seems us to be perfectly convenient to show the decadence lived by the characters. 

Français: L’histoire raconte sept ans de vie dans une famille épique et névrosée, en Uruguay. Une époque très particulière, remplie d’idéaux, de polémiques et de luttes révolutionnaires. Une époque de questionnements et de frustrations, qui culmine au moment du coup d’État militaire, en 1973. A travers ces dix personnages, on abordera le sujet de l’obligation morale de l’individu de comprendre l'ensemble de son époque et d’y trouver son propre rôle, ainsi que son impuissance face aux problèmes de société. Tout le monde est coupable. Tout le monde est responsable, mais agit comme s’il ne l’était pas. En fait, tout le monde est désespéré. La famille est composée de la grande-mère, Gloria, et des familles respectives de ses deux enfants : Aurélio et Dolorès, qui habitent dans des maisons contiguës. En face de la maison se trouve l’église. Durant ces années très spéciales pour l’Uruguay, les deux maisons se transforment peu à peu jusqu’à devenir un tout et connaître une destinée propre, sorte de métaphore de ce qu’a vécu la région. L’histoire débute avec l’arrivée, dans cette double demeure, d’un nouveau personnage, Masangelès (7), qui jouera le rôle du témoin dans ce monde si particulier où chaque individu représente une idéologie différente et reste plongé dans sa propre histoire et sa propre solitude En effet, tous les personnages de la famille ont quelque chose à régler avec leur passé, ce qui les conduit à avoir des buts très concrets et égoïstes. Masángeles, par contre, a l’incroyable capacité de réagir sainement face à chaque problème. Elle ne reste donc jamais traumatisée : elle n’a pas besoin de développer des buts égoïstes. Ses buts seront plutôt simples et essentiels : vivre, survivre, faire l’amour, créer la vie, prendre soin des autres. Elle est donc la seule « juste ». Et la seule qui, par conséquent, survit à la fin du film. La maison d’Aurélio a trois étages et un sous-sol. La maison de Dolorès, derrière celle de son frère, dispose de deux étages et d’une mansarde. Les deux familles partagent le salon qui se trouve au rez-de-chaussée de la maison d’Aurélio. La grande-mère habite au deuxième étage de cette même maison, tandis que le fils aîné d’Aurélio, Santiago, dort au sous-sol. Au premier étage des deux maisons se trouvent les chambres à coucher, espaces physiques occupés, chez Aurélio, surtout par sa femme Aurora, et chez Dolorès, par son mari, Benito. Masangelès est installée dans la mansarde, chez Dolorès. La morphologie originale de la maison, dont les changements se matérialisent dans son allure générale, va permettre que tout soit vécu simultanément : les faits, les idéologies, les religions, les conflits, les contrastes. C’est le point de départ du style qui sera employé. En effet, les situations absurdes produites par les caractéristiques de chaque personnage et les contrastes entre eux, poussés jusqu’au bout d’eux-mêmes dans un contexte tragique pour le pays et pour eux aussi, nous permettra de créer une atmosphère qui nous est propre : le film se trouvera toujours sur le fil du couteau entre le grotesque et le tragique, entre le réalisme et le surréalisme des situations et des dialogues. Une attention sera portée aussi bien aux évènements les plus importants qu’aux plus insignifiants, qui font eux aussi partie de la vie elle-même. Toutes les ressources du langage cinématographique seront au service de ce style. Surtout: -le rythme sera très rapide : ainsi le demande la vie démente de ces personnages, fourmillant tous en même temps dans la maison,. -les plans séquences, où l’on accentue la profondeur de champ, seront utilisés pour montrer la superposition et la simultanéité de ces situations contrastées. Ceci sera d’application surtout à l’intérieur des grandes scènes à plusieurs personnages. - les plans extérieurs de la maison, où nous pourront aussi jouer avec le passage en panoramique d’un lieu à l’autre, nous serviront surtout à montrer la croissance maladive des ses différentes parties, jusqu’à l’unification, fruit de l’inutile caprice d’Aurora. -Les focales seront très variées. On utilisera autant des courtes focales que des longues ou des moyennes, selon que l’on voudra exagérer le côté grotesque requis par certaines scènes, ou revenir plutôt au réalisme nécessaire pour l’équilibre propre de ce style. -les relations visuelles verticales proposées par le décor principal, nous permettront l’utilisation abondante des plongées et contre-plongées. -on n’hésitera pas à utiliser la caméra à l’épaule, pour les moments plus vertigineux ou de plus grand suspens. -les décors et les vêtements seront très colorés, comme le sont les personnages eux-mêmes. -la bande sonore sera riche et contrastée, ce qui augmentera les possibilités de jouer avec l’humour et l’émotion. -la musique de tango moderne nous paraît convenir parfaitement à la mélancolie et à la décadence dans lesquelles ces personnages vivent.